Depuis l’arrivée du COVID-19, trouver un stage pratique est quasiment impossible et compliqué plus qu'on l'imagine. Perturbés et stressés, les étudiants en fin de cycle se sentent perdus

Le stage pratique qui est un tremplin essentiel vers la vie active, se révèle être un véritable parcours du combattant pour de nombreux jeunes étudiants. C'est le cas de ceux du département des sciences de la vie et de la nature de l’université de Bejaia, qui n'ont pas été épargné, ils peinent à trouver une structure d'accueil pour accomplir leur stage pratique obligatoire. Un grand nombre d'entre eux se sentent perdus. « Nous sommes dans une situation délicate, nous sommes arrivés à un stade où nous n'avons aucune envie de travailler, car nous ne pouvons avancer dans nos mémoire », témoignent les étudiants de département de microbiologie.

Au delà de son caractère obligatoire, ce stage pratique aurait été une grande chance pour les étudiant afin de leur « Donnez la chance de pratiquer, d’avoir une expérience dans le domaine qui leur permettra de se préparer à la vie professionnelle.» Rajoutent les étudiants. À l'instar de nombreux autres départements, depuis 2020, les étudiants en fin de cycle n’ont pas arrêté de lancer des appels aux responsables administratifs et aux Chefs d'entreprises, afin de parer à ce problème de stage pratique et finaliser convenablement leurs mémoires de fin d'études.

Avec la crise sanitaire qui a persisté durant plus de deux ans et la baisse d’activité des entreprises, plusieurs demandes adressées aux laboratoires d’analyse des structures hospitalières et laboratoires privés ont connu des annulations ou des refus catégoriques.« Malheureusement, nous faisons face à un obstacle de terrain, surtout avec la crise sanitaire. Nos demandes sont refusées par les structures d'accueil et les entreprises, par peur de la pandémie », explique Louni B, étudiant en master 2 dans le même département.

De plus, « Les hôpitaux demandent toujours des détails sur le thème du mémoire, et généralement on nous refuse pour le manque de matériels et moyens, ils ont énormément réduit le nombre de stagiaires recevables », rajoute le jeune étudiant. C'est ce que affirme aussi, Sonia, une autre étudiante en microbiologie appliquée qui a vu sa demande de stage par l’entreprise Danone rejetée : « Au début, c’était prévu que je réalise mon stage pratique au niveau de Danone, mais il a été annulé à la dernière minute pour des causes que j'ignores ». Même les responsables administratifs semblent être dépassés par les évènements, comme le déclare Djoudi Ferhat, Chef de département de microbiologie, en poste depuis 2016, selon lui : « Cette situation a été accentuée depuis l’arrivée de la pandémie du Covid en 2020, nous avons rencontré des difficultés à insérer nos étudiants dans des entreprises privées ou publiques.

En cette période, les entreprises hésitent à recevoir les personnes qui ne font pas partie de leurs effectifs, c'est-ce qui a posé le problème pour les étudiants de trouver un lieu de stage pratique ». Face à cette situation d'incertitude, Lounis et tant d'autres étudiants dans son cas sont perturbés et stressés. Ils sont pessimistes sur ce que leur réserve l'avenir, Lounis avoue se sentir perdu et ne pas savoir quoi faire : « C'est malheureux ! Un étudiant de fin de cycle n'arrive pas à trouver un lieu de stage, il risque de changer de thème pratique vers un thème théorique, c'est une chance qui nous échappe, alors que nous manquons de pratique durant notre cursus » . Sa camarade de même département, Sonia, partage le même sentiment de frustration, de stress et de déception « Jusqu'à présent, on ne sait pas où va cette situation ! On ne voit toujours pas le bout de tunnel ».

Après tant de tentatives et de recherche désespérée, les étudiants, ne trouvent toujours pas de solutions. Résignés, ils retournent voir résignés de nouveau leurs responsables administratifs au département, mais en vain : « On nous dit que c'est à nous de faire des sacrifices et de chercher un lieu de stage, sans même nous orienter ! C’est triste de voir des responsables irresponsables ! », renchérit Lounis. « Le département nous donne uniquement un bon d’achat qui va nous assurer les produits », rajoute l'étudiant.

De leur côté, le service de stage et les responsables n'ont pas lésiné de leurs efforts pour aider les étudiants à trouver une structure hôte, comme nous l'a confirmé le Chef de département de microbiologie, Djoudi Ferhat, qui a fait appel, en personne, à des connaissances dans tous les domaines. Selon lui, « le service de stage s’est chargé aussi de collaborer avec les entreprises, mais avec la crise sanitaire, celles-ci s’excusent de ne pas pouvoir assurer l’encadrement et recevoir les stagiaires ». Néanmoins, le premier responsable du département de microbiologie, pense déjà à une solution alternative : « Dans le cas où nos connaissances ne pourront pas nous aider, nous nous rabattrons sur d’autres thématiques faciles à réaliser au niveau de l’université ». Une issue salutaire pour les
étudiants de fin de cycle. 


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